Cela faisait un petit bout de temps que j'avais envie de lire un des
classiques de la littérature du 19ème siècle, de ceux que l'on découvre
généralement dans le grand bain du lycée.
Mon choix s'est porté sur L'oeuvre d'Émile Zola pour la simple et
bonne raison que lors de la lecture d'une biographie de Paul Cézanne
il y a deux ans et demi, j'avais appris le lien étroit qui unissait
depuis l'enfance le peintre
à Zola. La théorie du biographe, a priori largement partagée, est
que ce roman aurait provoqué la brouille entre les deux hommes, Cézanne
ne pardonnant pas à Zola d'avoir servi
d'inspiration principale au personnage de peintre raté.
En effet, le personnage principal est Claude Lantier, un peintre au
talent avorté qui finit dans le suicide. Son meilleur ami est un
romancier naturaliste (tiens donc !) en devenir qui, lui,
monte en puissance au fur à mesure que le drame se noue. Zola est
plein de complaisance pour cet écrivain, au caractère et au talent
clairement avantageux par rapport à ses amis
artistes, dont il fait un portrait peu flatteur. Il s'agit d'un
roman très personnel. On sait qu'Émile Zola a vécu au côté de ses
camarades artistes cette période charnière de l'histoire de l'Art
lorsque les Impressionnistes butaient contre l'école officielle. Les
passages du roman durant lesquels est admirablement décrite
l'atmosphère du salon de Paris (dont certaines oeuvres étaient
huées), sont passionnants à lire.
Et puis, franchement, quelle belle écriture ! On voit aisément la
différence entre du Émile Zola et une certaine littérature contemporaine
que j'aime aussi beaucoup lire (Douglas Kennedy en
tête). En plus de la beauté de mots, le roman a du rythme et on n'a
pas envie de le lâcher avant la fin, d'une grande beauté tragique.
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