Il y a de nombreuses années maintenant (autrement dit, avant que je
ne tienne un blog), j'avais lu 'Magellan' de Stefan Zweig. J'avais
trouvé cette biographie très intéressante et bien écrite
mais je me souviens de mon impression de l'époque, celle de ne pas
avoir vraiment eu le loisir de découvrir réellement la littérature de
l'écrivain autrichien. J'ai donc choisi un
roman comme deuxième choix et 'La confusion des sentiments' car son
titre me plaisait bien sans avoir du tout conscience des thèmes du livre
: La fascination à un point perturbant d'un étudiant
pour son professeur et l'homosexualité (platonique). Je ne pensais
pas qu'un livre paru en 1927 ait pu aborder ce sujet audacieux.
Dans les toutes premières pages, j'ai eu un peu peur que le récit
tourne aux réflexions philosophiques d'un vieil homme sur sa jeunesse
initiatique, bref que ce soit trop intellectuel pour
que je prenne juste du plaisir à le lire. Et en fait, cette
impression s'en est allée au bout de quelques pages car j'ai été happé
par le récit dès la rencontre du jeune
personnage avec son professeur. Le talent que j'ai trouvé à Stefan
Zweig est sa capacité à emporter le lecteur dans le tourbillon des
sentiments de toutes sortes du
narrateur, l'admiration et l'angoisse en tête, avec l'impression de
vivre tout cela de l'intérieur. Et bien sûr avec le plaisir de lire une
excellente plume.